Finance islamique : Un nouveau contrat d’assurance-vie sera lancé fin avril
Après l’introduction officielle de la finance islamique dans le droit fiscal français par le Parlement en 2009, plusieurs banques se sont lancées sur le marché notamment la compagnie d’assurance Allianz en proposant un contrat d’[a[assurance vie]a] islamique ou le [a[Crédit Agricole]a] Asset Management avec la commercialisation d’une [a[SICAV]a] conforme à la Charia.
La finance islamique fait un nouveau pas en France avec une assurance-vie :
La finance islamique, toujours embryonnaire, va franchir une nouvelle étape en France avec le lancement prochain d’un contrat d’[a[assurance-vie]a] spécifique, grâce auquel ses promoteurs comptent aussi attirer des non musulmans (assurance-vie islamique).
"On a identifié une demande de plus en plus manifeste. Comme l’assurance-vie est le contrat d’épargne préféré des Français, cela faisait sens de convertir aux principes de la finance islamique un contrat d’assurance-vie", a expliqué à l’AFP Anouar Hassoune, directeur de la Sicav.
Finance islamique : Un contrat d’assurance-vie sans fonds en euros
Contrairement à un contrat d’assurance-vie traditionnel, celui-ci est uniquement composé d’unités de compte (à capital non garanti), en raison de l’absence d’obligations islamiques (les "sukuks") libellées en euros. Il s’apparente donc à un fonds de fonds islamiques.
L’argent récolté par la Sicav est ensuite investi dans des fonds répondant aux règles de la finance islamique, qui s’appuient sur la charia qui interdit l’usure.
Préalablement au lancement du contrat d’assurance-vie, d’ici la fin avril, le respect de la loi islamique par le porte-feuille doit être validé par une entitéindépendante, un "Sharia Board" ou comité de conformité.
Finance islamique : une sélection rigoureuse des actifs du contrat
"Le principe de l’assurance-vie n’est aucunement illicite, ce sont davantage les éléments qui le composent qui doivent respecter certains principes", a souligné M. Hassoune, qui vise une levée de 50 millions d’euros d’ici la fin 2013.
Parmi eux figure par exemple le fait de n’avoir recours qu’à des actions d’entreprises faiblement endettées, au plus à hauteur d’un tiers de la valeur économique de leurs fonds propres.
Car les promoteurs de la finance islamique s’attachent à mettre en avant son caractère éthique, soulignant que les investisseurs sont de plus en plus sensibles à cette thématique sur fond de crise financière.
"On sent que les gens veulent se positionner sur de l’éthique. Ils n’ont plus confiance dans le système financier", a relevé Patrick Zen, dirigeant de la Compagnie française de conseil et d’[a[investissement]a] (CFCI), distributeur non exclusif de cette assurance-vie.
Anouar Hassoune a ainsi fait valoir que la première personne à avoir souscrit au contrat d’assurance-vie qu’il propose n’est pas musulmane et qu’elle avait investi "plusieurs centaines de milliers d’euros".
Finance islamique : Une niche embryonnaire, mais en progression
La France avait annoncé en 2008 sa volonté d’encourager la finance islamique sur son sol et a publié depuis plusieurs instructions fiscales en ce sens pour favoriser le développement de produits d’investissement.
"Malgré tout, la finance islamique reste embryonnaire en France. Elle part de rien et, depuistrois ans, ça s’améliore chaque année. Il faut du temps pour que les gens, musulmans ou non, s’y intéressent", a souligné Kader Merbouh, coordinateur du pôle finance islamique à l’Université Paris Dauphine.
Contactée par l’AFP, Chaabi Bank, filiale française du groupe Banque populaire du Maroc, n’a pas souhaité communiquer le nombre de clients ayant souscrit à son offre de compte courant respectant la loi islamique, lancée en juin 2011.
Certains pointent aussi des raisons extra-financières quant au faible développement de la finance islamique en France.
"La France est le seul pays au monde où il n’y avait pas de fonds +charia compatible+. Même en Israël, il y en a. Personne n’a voulu les commercialiser en France. On est dans un tel problème d’image qu’ils n’ont pas osé", a affirmé Patrick Zen.
A titre de comparaison, les actifsrespectant les préceptes de la finance islamique s’élevent à quelque 19 milliards de dollars au Royaume-Uni, selon une étude du cabinet TheCityUK qui promeut la finance britannique à l’étranger datant du mois de mars.