Dette des Etats : 2014, le retour de la hausse des taux d’intérêts
2013 : Une année excellente mais artificielle pour le financement de la dette des Etats
Excellente année pour les Etats endettés, leur dette n’aura jamais coûté aussi peu cher, mais évidemment, cette situation était totalement artificielle. Dans une économie en convalescence, la Réserve fédérale américaine (Fed) aura été la star de l’année. Les 85 milliards de dollars injectés chaque mois dans le circuit financier ont permis aux taux d’emprunts à dix ans des Etats-Unis, mais aussi des pays de la zone euro, de revenir à des niveaux plus confortables.
Mais, dés l’annonce de la suspension de cette injection massive de liquidités, une remontée brutale des taux a eu lieu. L’effet de cette annonce a été atténué par le statu quo observé ensuite par la Fed ainsi que par l’engagement de la Banque centrale européenne (BCE) à maintenir sa politique accommodante, avec notamment l’annonce surprise d’une baisse de son taux directeur en novembre.
La situation a été "particulièrement difficile de début mai à début septembre, quand la Fed a commencé à parler de réduire ses achats d’actifs, car le marché a aussi conclu que cette réduction allait être suivie par d’autres pas, et notamment une hausse des taux". D’où un "effet très négatif sur le marché obligataire", relate Vincent Chaigneau, responsable de la stratégie obligataire à la Société Générale.
2014 : le retour de la hausse des taux
Le défi pour 2014 sera de se passer des banques centrales, ce qui se traduira sans doute par un début de remontée des taux d’emprunt. Une tendance accentuée par la reprise, car ce marché refuge en temps de crise offre des rendements moins intéressants quand les investissements plus risqués comme la Bourse sont florissants.
La situation semble désormais assainie : le Portugal a repris avec succès ses émissions de dette, l’Irlande est sortie du plan d’aide, l’Italie a retrouvé la stabilité politique, la Grèce a réduit son déficit et Chypre progresse rapidement.
"Pour 2014, nous prévoyons la poursuite de la remontée des taux américains", ce qui "traduit notre optimisme sur l’économie américaine, avec des prévisions de croissance supérieures à 3%", détaille M. Chaigneau. Côté européen, la remontée devrait être plus lente, "car nous pensons qu’en zone euro la croissance va rester faible à 0,6%".
La reprise restant fragile, les banquiers centraux devraient néanmoins continuer à surveiller les marchés comme le lait sur le feu.